Les priorités de financement

Promotion des droits de l'homme

Dans une région houleuse ravagée par la militarisation, l'autoritarisme et le conservatisme religieux comme la région MENA, les droits de l'homme de la femme sont constamment menacés et mis en sourdine par les acteurs étatiques et non étatiques. Les jeunes filles sont souvent les premières à être retirées de l'école et forcées au mariage précoce pour subvenir aux besoins de leur famille, ce qui les prive de leur droit inaliénable à l'éducation. Les femmes sont souvent considérées comme dépourvues des compétences nécessaires à un emploi décent et à des postes de direction. Pire, nombreux sont ceux qui estiment que la place de la femme est à la maison et non sur les lieux de travail, ce qui prive celle-ci d'opportunités de mobilité ascendante au travail et d'indépendance économique.

Les femmes dans la région MENA n'ont pas accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation, leurs corps étant souvent traités comme un champ de bataille où des forces patriarcales diverses tentent d'affirmer leur pouvoir. De plus, dans de nombreux pays de la région, les femmes ne sont pas traitées comme des citoyennes à part entière aux yeux de la loi. En effet, les femmes souffrent des législations patriarcales et de l'absence d'approches sensibles au genre lors de l'élaboration et de la mise en œuvre des lois.

Consolidation de la paix, sécurité et bien-être dans le cadre des conflits armés  

Les conflits armés sont devenus une réalité avec laquelle des centaines de milliers de femmes et de groupes LGBTQ+ dans la région sont forcés de composer dans des pays comme le Yémen, la Lybie, la Syrie, l'Iraq et la Palestine. 

Outre l'absence d'accès aux besoins de base en matière de santé comme l'eau, la nourriture et l'assainissement, les femmes qui vivent dans un pays en situation de conflit souffrent de la violence fondée sur le genre et subissent le double fardeau des soins à la famille/ aux enfants et de la production de revenu. Elles souffrent également de traumatismes immenses en raison du conflit et du viol utilisé comme instrument de guerre et de génocide.    

En l'absence d'opportunités d'emploi et de salaire décentes et vu l'annulation active de toutes les campagnes et de tous les rassemblements féministes, les femmes s'enlisent davantage dans une réalité où elles n'ont pas les moyens de s'organiser ou de briser les cycles de l’oppression.

Emprisonnées pour des raisons politiques, les défenseuses des droits humains des femmes ont souvent été accusées à tort de crimes moraux afin de les dépeindre comme des délinquantes morales aux yeux du public et de réduire le soutien que leur témoigne ce dernier, ainsi que leurs familles. Bien que les mouvements et les demandes des femmes aient été relégués au second plan en temps de conflit, les femmes émergent toujours comme des leaders de la paix et font partie des négociations pour la résolution des conflits qui se déroulent dans les pays ravagés par les conflits, que ce soit au sein de la diaspora ou dans leurs propres pays. Les femmes dirigent aussi les efforts communautaires dans les camps de réfugiés et de déplacés pour plaider en faveur des besoins quotidiens des femmes dans ces espaces comme ce sont elles qui connaissent le mieux et ont le plus accès aux femmes vivant dans des pays en situation de conflit armé.

Malgré le travail important réalisé par les femmes vivant dans des pays en situation de conflit dans les processus de consolidation de la paix, leur financement est affecté négativement par les législations antiterroristes dans le monde, lesquelles imposent des procédures bancaires et des politiques plus strictes pour les donateurs. Ainsi, les femmes sont prises en étau entre le terrorisme et les réponses internationales antiterroristes. Conscient de ces problèmes, Doria juge prioritaire que les femmes actives sur le plan de la consolidation de la paix et du plaidoyer soient intégréees et soutenues d'une manière qui ait du sens à tous les niveaux de la prise de décision pour améliorer les moyens d'existence des femmes vivant dans des pays en situation de conflit.  

La lutte contre la violence faite à l'encontre des femmes et des groupes LGBTQ+

La violence à l'égard des femmes et des groupes LGBTQ+ dans la région MENA se produit à différents niveaux: institutionnel, domestique, politique, juridique ou social; cette violence est omniprésente dans les différents domaines de leur vie et représente un obstacle majeur qui entrave leur sûreté, leur sécurité et leur bien-être.

Des questions comme les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, la violence sexuelle et la discrimination dans la loi constituent des réalités pour nombre de femmes dans la région. Qui plus est, les défenseuses des droits humains des femmes subissent différentes formes de violence perpétrées par des acteurs étatiques et non-étatiques. Elles sont souvent la cible de campagnes de dénigrement, de violence domestique, d'interdictions de voyager, d'arrestations arbitraires et de torture en prison en raison de leur travail et de leur franc-parler. 

Il est prioritaire pour nous d'assurer aux défenseuses des droits humains des femmes dans la région MENA l'espace et les ressources nécessaires pour plaider en toute sécurité et efficacité en faveur des droits des groupes vulnérables et diffuser une culture de respect des droits de l'homme. 

L'autonomisation économique

En raison des contraintes juridiques, de la violence dans les sphères publique et privée, des mauvaises politiques de création d'emplois, des économies en faillite, ainsi que du fardeau représenté par les soins et la reproduction sociale, les femmes dans la région MENA peinent à devenir économiquement autonomes. Ceci augmente leur dépendance et leur subordination, ainsi que leur vulnérabilité face à l'exploitation et aux abus.

Nous œuvrons en vue de soutenir les initiatives féministes visant à dénoncer et démanteler les causes principales qui minent l'autonomisation économique des femmes, et  concourrant à leur affranchissement.